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Ma chère ado

melisarachelle

Depuis plusieurs semaines, je me sens toujours en tension. Depuis quand exactement en fait ? Depuis que ma fille a été hospitalisée et que toute mon énergie a été mobilisée pour être là pour elle. Je trouve intéressant de noter que les premières choses que j’ai mises de côté, ce sont celles qui me font le plus de bien : écrire et danser. J’ai continué la paperasse, les mails, les « obligations », j’ai arraché des soirées et quelques autres moments pour des moments de qualité avec mon amoureux et mes amies. Mais je n’ai ni écrit ni dansé, tout en me demandant tous les jours « mais c’est quoi cette tension de fond qui ne me quitte pas ? ».


La réponse m’est venue là, en ce lundi matin, alors que j’ai passé tout mon dimanche à gérer les angoisses de ma fille au lieu de me déposer avec délice dans les bras de mon homme :  je ne fais pas ce que j’aime faire, ce qui me nourrit, me porte, m’inspire, m’enthousiasme. Au lieu de ça, je m’inquiète our ma fille et je me plie en quatre pour répondre à ce que j’imagine de ses besoins. Et là, ce matin, devant la terreur de ma chère progéniture – parce qu’elle est pas sûre d’avoir compris son exercice de SVT -  et donc de l’évidente inutilité de l’énergie déployée toute la journée de la veille, quelque chose en moi a tout à coup réalisé que faire passer mes besoins après ceux de ma fille pouvait ne servir à rien en fait. En plus de ça, je n’ai eu droit qu’à un visage fermé du lever jusqu’à ce que je la dépose à l’internat deux heures plus tard. Là, sous la pluie, regardant mon ado s’éloigner après m’avoir dit au revoir à cinquante mètres du lycée parce que trop la honte d’être vue avec sa mère quoi, j’ai compris : « Maman, occupe-toi de toi parce que de toute façon quoi que tu fasses je vais vivre ma vie d’ado, i.e. faire la gueule tout le week-end et rigoler avec les copines toute la semaine. »


C’est une exagération bien sûr. On a aussi passé des chouettes moments à jouer, rire et discuter ensemble au cours du week-end. Je le précise car je suis absolument contre les caricatures sur nos ados qui savent aussi être ado-rables ! Mais même avec mon ado-rable à moi, je suis bien obligée de valider quelques cases du cliché. Y compris d’ailleurs, du cliché de la mère beaucoup trop angoissée.


Parce que voilà, c’est pas si simple… Est-ce que je peux totalement lâcher ma grande fille de quinze ans, cesser de m’en faire pour elle et avoir confiance en elle pour se débrouiller un peu sans moi ? Et même, est-ce que ça va pas la détendre justement que j’arrête de m’en faire pour elle ? Je vais ignorer la maman angoissée en moi et faire ce pari cette semaine.


Voilà, ce matin j’ai mis de côté la paperasse, les autorisations de sorties pour l’internat, les chèques pour le conservatoire, les textos aux parents des copines qui sont loin pour les faire venir à la maison, l’organisation des vacances,… Tout ça attendra. Je fais grève de ma fonction de parent cette semaine. J’ai besoin d’être concentrée sur moi. Elle va survivre cinq jours sans moi et si ça se trouve, ça lui fera le plus grand bien !


Et je commence cette semaine consacrée à moi, par l’une des choses que je préfère faire dans la vie : écrire.

Et toi, que vas-tu faire pour toi cette semaine ?



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