Il y a du bruit. Qu’est-ce que j’ai à dire ? Qu’est-ce qui m’habite ? Être amoureuse. Envie d’être proche de lui... Difficile que ces jours-ci il ne m’offre pas ce doux baume qui me fait habituellement oublier tous mes soucis, le soutien inconditionnel sur lequel je me repose, où j’oublie ma solitude et trouve la force, le carburant de tout le reste. Je savais que l'osmose ne pouvait être constante... Mais c'était si bon de céder au doux mirage... L’osmose amoureuse éternelle ne peut être qu’illusoire. Ou pour le dire autrement, l’osmose amoureuse ne peut être que temporaire, monter en intensité, baisser, partir, revenir... soumise à la loi des cycles, comme tout ce qui vit.
J’imagine qu’une relation amoureuse qui dure est une succession de cycles d’osmose et de distance… pour les couples qui marchent bien. Pour les autres, c’est de la distance puis encore plus de distance, puis un statut quo distant qui survit dans une souffrance qui s’adapte plus ou moins à une situation qui permet à chacun-e de se fuir lui/elle-même. Mon besoin viscéral d'authenticité me préserve de ce dernier schéma... j'aimerais vivre le premier.
Le danger de l’osmose donc est de croire qu’elle sera constante pour toujours… ou qu’elle devrait l’être.
Elle ne le sera pas... Puis-je supporter ces moments où je suis ramenée à moi-même, ces jours pendant lesquelles l’autre ne me porte pas, ne me soutient pas, cet enchaînement infini de secondes où je suis face au vide que, seulement quelques jours plus tôt, son soutien sans faille cachait si délicieusement ?
Elle n’est pas censé l’être... J’entrevois cette relation plus adulte et plus mure qui ne repose plus sur l’osmose constante… Sur quoi repose-t-elle alors ? Où se déplace le focus ? L’échange de tendresse reste, les envies communes restent, l’amour reste, le désir reste, la compréhension mutuelle reste. Est-ce cela un couple solide ? Non pas deux personnes en osmose constante mais deux personnes qui décident d’être ensemble pour ce qu'elles partagent de bon et accueillent les moments de distance comme des respirations nécessaires ? Ca parait simple…
Mais reviendra-t-elle, l'osmose ? Et quoi faire dans ces creux ? Me tourner vers moi, m'accompagner dans mes doutes et mes peurs, investir encore plus tous les autres champs de ma vie qui me tiennent à cœur et garder le cœur ouvert vers l'espoir du renouveau.
C’est compliqué pour la dépendante affective que j’ai été jusqu’à aujourd’hui. Et en même temps… j’entrevois la liberté qui a toujours fait partie de mon idéal de couple. La liberté des instants de distance qui au lieu de mettre en danger la relation la renforcent en servant l'individualité de chacun-e. Alors le désir d'être ensemble ne repose pas sur la peur de la perte, mais sur la conscience de la richesse en plus qu'il y a à être ensemble… Ce n’est pas la distance qui est difficile, c’est la peur de perdre le lien pour de bon... J'entrevois aussi de me libérer de cette dépendance, de changer de croyance sur moi-même, de cesser de croire que je ne "peux pas" supporter le vide qui m'envahit à l'idée de la perte ni l'accepter. "To give me more credit".
Avoir confiance en nous, mais avant tout en moi.
Et être pragmatique. Pour ça, j'adore les trois questions d'Issâ Padovani:
Qu’est-ce qui est ? Après six mois d'osmose amoureuse le doute apparaît dans la relation. C’est ce qui est.
Qu’est-ce que je veux ? Je veux me sentir bien. Je veux être heureuse et ne plus souffrir. C’est ça que je veux. Je ne veux plus souffrir, que ce soit avec lui ou sans lui, je veux trouver un équilibre qui ne me fasse plus jamais tomber dans cette souffrance que je connais trop bien, ce vide, cette absence de perspective, ce désespoir. Je ne veux plus être désespérée. Je veux être solide. Je veux aller bien, avoir un socle intérieur qui me rende solide. Un bien-être et une foi dans la vie qui ne me permette plus jamais de laisser mon bonheur reposer sur le bon vouloir de qui que ce soit, même celui de mon amoureux. C’est ça que je dois trouver absolument. C’est l’absence de ça qui me fait souffrir depuis tant d’années. Je ne peux plus continuer à vivre si déstructurée, si fragile. Je ne peux plus avoir envie de mourir dès que la relation vacille parce qu’elle est mon seul repère.
Je dois trouver ma propre solidité.
Qu’est-ce que je fais ? Je crois que ça passe par ce que je pense de moi-même. Trouver de l’amour propre, de l’estime réel, du respect pour moi-même, chose que je n’ai peut-être jamais eu… Ou plutôt que j’ai perdu très tôt pour tenter d’être aimée par mon entourage névrosé. Peu importe les causes. Je dois le retrouver maintenant.
Si j’ose vous livrer tout cela, c’est que je sais combien nous sommes nombreux-ses à porter cette faille profonde, cette illusion – car elle est tout aussi illusoire que l’osmose amoureuse éternelle – du néant, du non-sens de cette vie qui semble parfois n’être qu’un éternel purgatoire nous infligeant infiniment les mêmes souffrances.
Alors voilà ma quête. Je la prends très au sérieux à partir de cette seconde. Je vais m’accrocher à elle et chercher tous les moyens possibles de la réaliser. Je sens aujourd’hui que sonder mon intériorité comme je sais si bien le faire, avec la danse, le focusing, la méditation, ne sera pas suffisant (je vais le faire quand même hein ! :-D). J’ai besoin d’agir, de trouver des moyens concrets de forger mon équilibre intérieur et extérieur, de trouver ma force par moi-même, d'être équilibrée au quotidien, pour moi. Que le lien amoureux soit beau et doux mais pas ma base. Pour cela j’ai besoin d’un plan concret à partir duquel me mettre en action. J’ai déjà quelques idées…
Souhaitez-moi bonne chance ! 😉
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Youpi, bonne chance Mélisa! "Aimer son prochain comme soi-même" parce que plus on s'aime, plus on peut aimer l'autre... Je te souhaite de faire grandir ce socle solide en toi!